Fin de la recharge gratuite au travail : un coup dur pour la mobilité électrique ?

Blog
December 3, 2024

La fin d’une ère approche peut être pour les utilisateurs de véhicules électriques (VE) qui avaient pour seule solution de recharge, la borne en entreprise. Dès le 1er janvier 2025, l’URSSAF mettra fin à une disposition jusqu’ici avantageuse : la recharge gratuite des véhicules électriques sur le lieu de travail sera désormais considérée comme un avantage en nature. Une réforme qui redistribue les cartes pour les entreprises et leurs salariés.

Une fiscalité plus stricte

Depuis 2020, les entreprises offraient à leurs employés la possibilité de recharger leurs véhicules électriques sans frais supplémentaires, un dispositif conçu pour accélérer la transition écologique. En exemptant cet avantage des cotisations sociales, ce cadre fiscal incitatif avait encouragé de nombreuses entreprises à installer des infrastructures de recharge et facilité l’adoption des VE par les salariés.

Mais à compter de 2025, l’URSSAF prévoit d’inclure la valeur de l’électricité consommée dans le calcul des cotisations sociales. Ce changement est présenté comme une mesure d’équité fiscale, visant à aligner tous les avantages fournis par les employeurs sur le même traitement.

Des coûts supplémentaires pour les entreprises et les salariés

Les entreprises auront désormais deux choix :

  • Absorber les nouveaux coûts sociaux en maintenant la gratuité pour leurs salariés.
  • Facturer la recharge ou proposer des forfaits adaptés.

Pour les salariés, cela pourrait se traduire par une augmentation de leur revenu imposable, car l’électricité utilisée sera désormais comptabilisée comme un avantage en nature. En conséquence, ceux qui effectuent de longs trajets ou utilisent régulièrement ces bornes verront leur budget alourdi, réduisant l’attractivité financière des véhicules électriques.

Un frein à la transition écologique ?

Cette évolution intervient dans un contexte où les pouvoirs publics incitent massivement à passer à l’électrique, notamment pour répondre aux exigences des Zones à Faibles Émissions (ZFE) et aux objectifs climatiques. Cependant, en rendant moins avantageuse l’utilisation des VE, cette décision pourrait ralentir leur adoption.

Les économies réalisées grâce aux subventions publiques, telles que les primes à l’achat, risquent d’être partiellement annulées par cette nouvelle fiscalité. À terme, cela pourrait refroidir certains employés ou entreprises encore hésitants à franchir le pas vers une flotte électrique.

Une décision controversée

L’URSSAF justifie cette réforme par la nécessité de garantir une équité fiscale. Pourtant, elle soulève de nombreuses interrogations. Alors que les véhicules électriques sont censés jouer un rôle clé dans la transition énergétique, leur adoption pourrait être freinée par ces contraintes supplémentaires.

Pour les entreprises et les salariés, il s’agit maintenant de repenser leurs pratiques. La solution passera peut-être par des ajustements, comme l’installation de bornes domestiques ou des stratégies de compensation pour amortir ces nouvelles charges.

Ce changement marque une transition importante dans l’écosystème de la mobilité électrique en France, posant un défi à ceux qui s’efforcent d’accélérer cette révolution verte. Si l’objectif d’une fiscalité plus juste peut se comprendre, les conséquences de cette décision sur la transition énergétique restent à surveiller de près.

Prêt à commencer ?

..... ..... .....
..... ..... .....
...... ......